L’adolescence est une période de transformation, de mutation entre l’enfance et le monde des adultes.

Dans son livre « Parole d’adolescents ou le complexe du homard« , Françoise Dolto utilise l’image de la mue du Homard pour représenter la crise d’adolescence. L’enfant se défait de sa carapace, soudain étroite, pour en acquérir une autre. Entre les deux, il est vulnérable, agressif ou replié sur lui-même.

Mais « ce qui va apparaître est le produit de ce qui a été semé chez l’enfant », avertit Dolto. Les parents devraient donc voir les crises explosives comme une preuve qu’ils ont rempli leur contrat, les repères éducatifs s’avérant suffisamment souples pour « sauter » au bon moment.

A l’inverse, si les parents sont trop rigides, l’ado restera prisonnier de sa carapace et désarmé face à la dépression.

Les crustacés muent pour pouvoir grandir. A la sortie de la mue le crustacé est complètement mou, sa carapace ne sera reconstituée en une quinzaine de jours et en attendant il est à la merci des prédateurs.

Cette analogie avec le homard décrit bien ce qui se passe à l’adolescence. En très peu de temps l’enfant va se métamorphoser :

  • il grandit brutalement en taille et les attributs sexuels apparaissent de manière très visible (seins, fesses, muscles, poils).
  • c’est l’explosion des hormones avec l’apparition d’émotions qu’il ne contrôle plus.
  • la croissance du  cerveau reprend avec un étalement dans le temps. Dans un premier temps les capacités cognitives se développent pour atteindre rapidement leur apogée. Les capacités de prise de recul et d’anticipation ne viendront que vers la fin de l’adolescence.

L’adolescence perd sa carapace d’enfant pour se retrouver dans la peau d’un ado avec un nouveau corps, des émotions à revendre et un cerveau de course mais qui ne pense qu’à court terme. Il se retrouve dans un état de grande vulnérabilité.

A ce moment là, l’adolescent est comme « une girouette sensible à tous les vents qui veut aller partout à la fois« .

 A suivre :