Ce texte est extrait du fascicule  « Théorie paradoxale du changement », de Arnold Beisser et  imprimé par l’Exprimerie.Il a été publié pour la première fois dans « Gestalt Therapy Now » Joen FAGAN & Irma Lee SHEPERD Edit. Harper & Row, New York 1970.

Il illustre comment le changement intervient en Gestalt thérapie.

En deux mots, le changement apparaît lorsqu’un sujet devient ce qu’il est, non lorsqu’il essaie d’être ce qu’il n’est pas. Le changement n’apparaîtra pas sous l’effet d’une quelconque tentative coercitive du sujet lui même ou d’autrui qui voudrait le changer.
Il pourra apparaître, par contre, si le sujet prend le temps et la peine d’être ce qu’il est, d’être pleinement investi dans la position qu’il occupe habitellement. En rejetant le rôle de l’agent de changement, nous rendons possible le changement de façon significative et ordonnancé.
Le Gestalt thérapeute rejette le rôle de « changeur » par ce que sa stratégie est d’encourager et même d’exiger que le sujet soit ce qu’il est, ou il est. Le Gestalt-thérapeute est convaincu que le changement ne survient pas par des essais pas plusque par la contrainte, la persuasion, la compréhension, l’interprétation ou quelque autre moyen de ce type. C’est plutôt lorsque le sujet renonce, au moins pour un moment, à ce qu’il aurait aimé devenir et essaie d’être ce qu’il est, que peut apparaître le changement.
La condition première sera la nécessité de se fixer de manière à avoir un appui solide d’ou il sera possible de bouger: il est difficile, voire impossible, de bouger sans l’existence de ce point d’appui.